|
 |
SITE DE RECHERCHE SUR L'AFRIQUE ORIENTALE |
|
|
| |
 |
Royaume d'Arwe |
 |
| |
| |
| La légende du serpent Arwe |
| |
Des légendes orales et écrites éthiopiennes décrivent l’existence d’un serpent géant nommé Arwe qui faisait régner la terreur sur cette région d’Afrique et qui fut tué par Angabo, le père de la reine de Saba puis à nouveau par celle-ci. Plus généralement, ce monstre demande, en sacrifice annuel, une jeune fille vierge puis un étranger vient tuer le serpent monstrueux et épouser la jeune fille, puis régner sur la région. |
| |
| La version chrétienne de Sunstrom transmise par E.Littman (Bibliotheca abessinica 1904 p.4 et 5) |
| |
« La mère du roi Ménélik était une jeune fille nommée Tigré Etiye Azeb (La reine du sud c'est-à-dire la reine de Saba). Et en ce temps là, le peuple du Tigré était adorateur d’un dragon, et le sacrifice qu’ils lui faisaient était le suivant: chacun d’entre eux devait donner à son tour sa fille aînée et une entalam (trois cents litres) d’hydromel et une entalam de lait au dragon. Puis quand le tour des parents d’ Etiye Azeb arriva, ils l’attachèrent à un arbre pour le dragon. Et à cet endroit, où elle avait été attachée à un arbre, vinrent sept saints et ils s’assirent là dans l’ombre. Et tandis qu’ils étaient assis là, dans l’ombre, elle se mit à pleurer, et une de ses larmes tomba sur eux. Et lorsque cette larme tomba sur eux, ils levèrent les yeux et virent qu’elle était attachée là et ils lui demandèrent : "Que fais-tu ? Es-tu Marie ou un être humain"? Et elle leurs répondit : "Je suis un être humain". Ils lui dirent : "Pourquoi es-tu liée ici ?" Ils m’on liée afin que le dragon puisse me dévorer. Ils lui demandèrent : "Est-il de l’autre coté de la colline ou de ce coté ?" Il est la colline, telle fut sa réponse. Et quand ils le virent, Abba Cahama saisit sa barbe et Abba Garima dit : "Il m’effraye", et Abba Mentelit dit : "Saisissons l’intéressé" et de suite il se jeta sur lui et le frappa. Sur ce, chacun d’eux l’attaqua et le frappa avec la croix et ils le tuèrent.
Et quand ils le tuèrent, le sang coulait sur elle, et le sang tomba sur ses talons, et son talon est devenu un talon d’âne. Après cela, ils la libérèrent et lui dirent : "Va maintenant à ton village". Et quand elle vint à son village, les habitants du village, ne sachant pas que le dragon était mort, l’emmenèrent au loin. En dehors du village, elle grimpa sur un arbre et y passa la nuit. Le lendemain, elle retourna vers eux en disant : "venez et laissez moi vous montrer qu’il est mort". Alors ils la suivirent et le cadavre du dragon apparu devant leurs yeux. Et lorsqu’ils virent son cadavre, ils dirent : "Faisons en sorte que tu sois notre chef, car si Dieu ne lui avait pas donné cette fonction, comment le dragon aurait-il pu mourir par ses mains ?" Et ils en firent leur chef. Sur ce, elle entendit ce qui est rapporté ci-dessous :
"A Jérusalem, il y a un roi du nom de Salomon ; celui qui va lui, est guéri de la maladie qu’il porte." "Si tu y vas, dès que tu seras entrée sur le seuil de sa porte, ton pied deviendra tel qu’il était avant, lui dit-on."
Après qu’elle eu entendu cela, elle a tressé ses cheveux de sorte qu’elle resemble à un homme et s’en alla. » |
| |
La version païenne relatée par Françis Anfray (Les origines de l’Ethiopie) |
| |
« Au commencement, le Tigré était gouverné par un grand serpent. Aux temps de la légende, ce serpent s’appelait Aroué et résidait sur un piton rocheux qu’on vous montre aujourd’hui à Axoum. Le peuple lui devait régulièrement un tribut de lait, de chèvres et de jeunes filles. Un homme du pays nommé Angabo tua le dragon, libérant ainsi le peuple de la sujétion. Angabo devint roi. Il eut une fille Makéda-la reine de Saba qui donna le jour à Ménélik dont un descendant, Axoumay, fonda la cité royale. ». |
| |
Histoire des rois de Gondar. M.A. Caquot. Un manuscrit que possédait M.A. Caquot intitulé : Histoire des rois de Gondar, relate une version plus compliquée. Jacques Noël Pérès (Graphé n°11 La reine de Saba p.45), et Wilhelm Staude (Iconographie de la légende éthiopienne de la reine d’Azieb ou de Saba. P.151-154) : |
| |
Il y est successivement question de deux serpents. Le premier portait le nom d’Angabos. Il est tué par un homme nommé Gabgados, en échange de la royauté. Beaucoup plus tard, Makéda descendante unique de ce roi, a des problèmes pour accéder au trône car les gens du pays ne veulent pas être gouvernés par une femme. Makéda va alors prier sur le tombeau du serpent et il en sort un nouveau serpent. Effrayés, les gens demandent à Makéda de le tuer, ce qu’elle fait. C’est ainsi qu’elle devint reine. |
| |
La version d’Isabel Boavida (The legend of the Queen of Sheba in popular ethiopan painting). Elle precise : |
| |
« Arwe, un serpent géant insatiable, est né dans les eaux de la rivière où une femme se lavait après avoir dormi avec son amant. Un homme nommé Agabos offrit de mettre un terme à la sujétion et donna à manger du poison à une chèvre destinée à Arwe. Le serpent mangea la chèvre et mouru. »
|
| |
La même légende dans les livres anciens de l’Inde |
Françis Wilford donne en 1807 une traduction d’un passage du Dherma-Satra semblable au texte éthiopien : |
| |
« Deux rishis ou saints, nommés Agasti et A’stica entreprirent de liquider l’énorme serpent. Le premier d’entre eux se prépara dans ce but pour aller à Sancha-Vana, où il s’installa dans un lieu appelé Agasti-bhuvana, près du rivage, et non pas à Cotimi ; mais cette manière douce à laquelle il eut recours vis-à-vis du serpent royal fut inefficace. A’stica, par d’autres moyens, eut plus de succès et il fit que le serpent (d’après les brahmanes) soit non seulement repérable, encore bien disposé à avoir une approche respectueuse de lui. Il réduit même la puissance du serpent à ce point, qu’il l’enferma dans un navire pour orient : et une foule de gens lui dirent alors de les gouverner en sa résidence près de la rivière Cali ».
|
| |
|
|
| |
|
|
 |
|
|
